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Rencontres du Pont du Gard – 19 octobre 2017
 
Atelier 4 : PME, artisanats, services et acteurs de l’économie solidaire
 
Le PNR, un projet de développement économique
 
Les participants à l’atelier font un double constat pour les 80 communes intéressées par le projet de Parc naturel régional :
- l’activité économique est peu développée sauf au niveau des commerces et de l’artisanat, avec il y a lieu de noter quelques activités autour de Lussan à partir de la culture des plantes aromatiques  (laboratoire de produits de beauté)
- l’attraction des grandes villes conduit à un double risque de « banlieuerisation » et d’emplois siphonnés par les villes : le manque d’urbanisation et d’offre immobilière adaptée renforce le risque des départs du territoire
Il y a lieu de définir un objectif de promotion du  développement économique sur le territoire, permettant de créer des emplois, en particulier pour les jeunes, et préservant la richesse du patrimoine paysager et culturel (traité dans un autre atelier).
 
Le partage d’expérience a permis de valider comment l’outil PNR peut aider en :
- identifiant des filières de développement  compatibles avec l’évolution économique et la culture du territoire,
- apportant les infrastructures et services nécessaires aux entreprises (la fibre, l’accès aux technologies du numérique…),
- identifiant des pistes nouvelles : voir initiative « 0 chômeur » du PNR Livradois-Forez,
- mobilisant des ressources financières et faire levier : voir initiative « Brenne Initiative » du PNR de la Brenne.
 
Il faut pour cela des conditions de succès en construisant l’intérêt commun des 80 communes, au-delà des différences politiques : il y a lieu de rappeler que les territoires qui se développent sont ceux qui ont surmonté les antagonismes politiques et  un fonctionnement en réseau nécessaire avec les institutions publiques (région, départements, communes, syndicats de commune, agglos, CCI, lycées et professionnels,…) et privées (CGPME, Medef, institutionnels, filières professionnelles…)
Le représentant PNR du Livradois-Forez a démontré combien son institution a contribué à la transformation économique et la préservation de son territoire en travaillant sur la durée (30 ans de continuité), en aidant à la transformation d’un territoire centré sur des industries en déclin, et faisant le pari de la capacité de miser sur le potentiel des ressources du territoire, et en mettant en exergue le don de l’innovation : être là où les autres ne sont pas, par exemple, l’initiative « 0 chômeur » ou le plan d’alimentation du territoire. Il a aussi été capable de conquérir la confiance de tous les acteurs du territoire. 
 
Les participants ont pu aussi démontrer qu’il fallait encourager tous les modèles économiques adaptés au territoire : BetterLife Factory, initiative France Tech, à Uzès, et CITRE, modèle coopératif qui se positionne sur la transition énergétique. Il s’agit de deux initiatives naissantes (moins de deux ans), signal fort de renouveau, et qui permettent de se confronter aux réalités. Comment participer au développement économique du territoire avec le challenge de l’installation à Uzès, qui souffre de diverses contraintes ? Or il faut attirer les talents. Il y a déjà de nombreux projets, mais il faut professionnaliser les projets d’entrepreneurs (de l’artisanat à la technologie), et encourager les plus porteurs en leur trouvant les moyens de leur développement.
Les exemples cités : installation de panneaux solaires sur les bâtiments publics, la boulangerie, une cave coopérative montrent la diversité des filières concernées.
 
Propositions
 
1. Travailler et explorer les diverses pistes d’avenir pour redonner vie et perspective au territoire afin de lutter contre la désertification et des villages et la paupérisation.
 
2.  Susciter une offre économique alternative à celles proposées par les grandes villes : requalifier les métiers traditionnels, reconstruire les centres de village, déployer des modèles innovants coopératifs et solidaires, créer des complémentarités, privilégier les commerçants et artisans des centres urbains et villageois.
 
3.  S’assurer que les infrastructures permettent le développement économique : numériques, fibre, mutualisation de moyens, plateformes de services permettant d’attirer et de maintenir les entrepreneurs du territoire et d’ailleurs attirés par la qualité de l’environnement de L’Uzège.
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ATELIER 2 : Le tourisme durable, une opportunité pour le Parc naturel régional
 
Le tourisme durable sur un territoire de Parc naturel régional, c’est une vision, une ambition partagée qui se doit d’être co-construite avec l’ensemble des acteurs du territoire, à la fois les élus, les socio-professionnels, les associations locales ou encore les habitants. C’est une magnifique opportunité pour sortir des silos habituels des politiques des territoires en pensant ainsi le tourisme comme outil de dynamisme, de créativité et d’attractivité du territoire.

Ici, sur ce territoire du futur Parc naturel régional des Garrigues, suite à l’atelier réalisé, il a été débattu largement des qualités de cette future destination touristique qui possède de larges atouts & opportunités mais encore largement sous-développés et sous-reconnus en dehors du site majeur du Pont du Gard qui accueille 1.5 millions de visiteurs chaque année.
Plusieurs expériences ont pu être présentées, notamment celles portées par le réseau des Europarc, qui disposent de très nombreuses « boites à outil », d’expériences et d’innovation qui pourraient être importées et adaptées à notre territoire, et qui permettent aussi de proposer des objectifs de progrès permettant de progresser en qualité.
Outre la nécessité de travailler à une manière collaboration entre les socio-professionnels au service d’une cohérence de l’offre pour la destination, il est important de repenser sa promotion (principalement en ligne) pour attirer largement des publics cibles en s’appuyant sur des offres touristiques structurées, attractives et expérientielles. Suite au débat, 5 enjeux majeurs ont été discutés :

- La Romanité : Entre le Pont du Gard, la découverte récente de la Mosaïque à Uzès et toute une culture historique importante, il est aujourd’hui essentiel de mieux penser la mise en tourisme de la romanité et son application sur les différentes activités touristiques sur le territoire en intégrant également la décoration des hébergements par exemple. La romanité doit devenir une expérience pour les visiteurs et non pas seulement une Histoire.
- La Garrigue : Il existe sur le territoire une Maison de la Garrigue. La garrigue est une promesse pour un visiteur, un rêve de dépaysement, une odeur particulière. Avec le boom des courts séjours, il faut capitaliser sur cette imaginaire et exploiter encore plus les propositions, faites par la Maison de la Garrigue notamment et d’autres (SMGG, OT, acteurs associatifs et privés),  et diffuser des expériences sur l’ensemble du territoire de Parc. Il  faut aussi réfléchir à la capacité et les limites d’accueil des espaces naturels.
- L’itinérance douce : Cette forme de tourisme explose en France ces dernières années. L’Etat en a compris l’intérêt en écrivant une feuille de route sur l’écotourisme au service de la promotion de la destination France. Il y a un potentiel incroyable sur ce territoire à la fois sur la randonnée pédestre, sur le vélo, sur l’équestre, les montgolfières. Il est important de structurer des itinéraires et de mieux qualifier l’offre ainsi que d’améliorer la connaissance croisée et aider aux interfaces des socio-professionnels.
- La gastronomie et l’œnotourisme : Il existe des patrimoines gastronomiques (truffe, olive, etc.) et œnologiques forts sur le territoire. Il est important de mettre en tourisme ce patrimoine majeur avec des ateliers, des rencontres, des évènements et de les promouvoir auprès des publics.
- L’artisanat et les villages typiques : On recense de nombreux artisans sur le territoire. Malheureusement, ils affrontent des difficultés de visibilité et donc de survie économique alors même que cette offre intéresse de plus en plus les publics. Capitaliser sur ce créneau serait une belle opportunité pour le futur Parc naturel régional.
 
Trois propositions :
 
1. Continuer les efforts afin de pousser les socio-professionnels à mieux travailler ensemble, à construire une cohérence d’offres et dépasser les frontières administratives ;
 
2. Créer des groupes de travail thématiques à partir des 5 sujets  : romanité, garrigues, itinérance douce, gastronomie et œnotourisme, artisanat et village typique, afin de déployer une stratégie touristique et des produits touristiques d’appel, réalistes et tendances, accessibles, valorisant nos patrimoines ;
 
3. Co-construire avec l’ensemble des parties prenantes une vision d’avenir du tourisme durable pour la destination du territoire à 15 ans afin de valider une ambition commune globale et partagée.
 

Atelier 3 : Urbanisme et paysage, habitat rural, transition énergétique 

Contexte
 
Le territoire connait, depuis plus de 20 ans, une croissance de la population (2%/an) qui est une des plus fortes du Languedoc, région déjà très dynamique. Cette attractivité est due à une concordance exceptionnelle entre des accès faciles (deux gares TGV, une autoroute, un aéroport à 1 heure), avec un patrimoine très riche dominé par le Pont du Gard, des paysages très typés et un climat méditerranéen. La pierre sèche y joue un rôle important (capitelles, cabanes et murs).
 
Ces facteurs ont conduit à un urbanisme non maitrisé, notamment à un étalement des villages. La déprise agricole accentue la consommation de terres agricoles. Bien que la création de quatre SCoTs aient permis de juguler un peu cette demande, l’habitat déjà construit avec ses murs de parpaing banalise et défigure les paysages. Les villages perdent leurs commerces, le paysage n’est pas une priorité.
 
Les incidences de ce développement sont aujourd’hui connues : étalement urbain, consommation d’espaces et de ressources fossiles, coûts de réseaux et voiries importants, voiture omniprésente, précarisation des agriculteurs, banalisation des paysages…
 
Ces secteurs de périphérie sont souvent considérés comme des prédateurs de paysage, de production agricole, de ressources énergétiques ou autres (eau...). Les documents d’urbanisme mis en place aujourd'hui tentent de stabiliser la situation en gérant les déséquilibres (plus que les équilibres... souvent perdus) existants entre espaces urbanisés ou à urbaniser, espaces agricoles et naturels résultant des développements urbains des décennies passées. Mais, ils ne proposent pas toujours le paysage comme l’élément fédérateur de ces territoires aujourd'hui supports de vie, d'activités et riches de paysages à valoriser.
 
Les jeunes, au milieu de cette croissance urbanistique ne trouvent pas d’offre adaptée à leur besoins de logement et leurs potentiels.
 
En matière de transition énergétique, il n’existe pas de plan d’ensemble, mais des initiatives ponctuelles, parcs photovoltaïques dans la garrigue, coopérative implantant des panneaux voltaïques sur des bâtiments publics, association promouvant la construction en chanvre.
 
Discussions
  
Le Paysage est ce qui perçu par la population. Et il est construit par tout un chacun. Le paysage doit donc devenir une "cause commune" car il appartient à tous et il est construit par tous.  
 
Le paysage est une « cause commune » car il appartient à tous et il est construit par tous. Le Paysage (sa protection, son dessein) doit être la méthode pour conduire l’urbanisation.
 
On peut considérer trois attitudes : préservation, reconquête ou fabrication de nouveaux paysages…Posons-nous la question, les territoires ruraux, des paysages en mouvement, pour quel projet ?
 
Tout ne peut pas se gérer à l’échelle communale. A chaque échelle territoriale il faut construire un projet politique. Il faut donc articuler les outils, les moyens, les échelles.
 
Les enjeux sont multiples : évolution de la population, amélioration du cadre de vie, renforcement des pôles bâtis existants, accès à l’habitat pour tous, préservation de la qualité paysagère, préservation de la biodiversité, maintien de dynamique économique locale, agriculture, commerces et services de proximité…
 
Les Communes et les Communautés de communes sont appelées à jouer un rôle important dans ces évolutions. Qu’elle soit volontaire ou contrainte, l’urbanisation engage les élus dans une réflexion globale sur le devenir de leur territoire et sur leur capacité à répondre aux enjeux d’un développement plus équilibré.
 
C’est la réussite de ce couplage d’un projet et d’un ensemble d’outils performants qui permet d’avancer ensemble pour un aménagement plus durable et une meilleure gestion des ressources.
 
Le paysage est un CAPITAL qui appartient à tout le monde (cf annexe I). Sa protection, son dessein doit être la méthode pour conduire l’urbanisation. Si on veut le prendre en compte, il faut que le cahier des charges des appels d’offres pour la conception d’un PLU, d’un PLUI ou d’un SCoT intègre un volet paysage significatif. Un modèle de cahier des charges répondant à cette approche se trouve sur le site suivant :    http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/prise-en-compte-du-paysage-dans-les-documents-d-a1492.html

Un Plan Paysage est un projet qui permet de renforcer la dynamique de prise en compte du paysage. Il est un outil permettant de choisir un espace que l’on souhaite mettre en valeur et de travailler à le construire en mobilisant toutes les parties prenantes. Ce « tous ensemble » est un précurseur d’un PNR. Le Plan Paysage, qui existe depuis 25 ans, fait l’objet chaque année d’un appel à projet du Ministère de la transition écologique et solidaire.        

Le PLU doit intégrer la transition écologique et énergétique comme mode de lutte et d'adaptation au changement climatique et de protection de la biodiversité, car nombreuses sont les espèces menacées, qui sont victimes de l'urbanisation irrespectueuse de la nature. La sylviculture et l'agriculture doivent évoluer, les pratiques touristiques aussi, de même que les formes urbaines et architecturales plus compactes, les mobilités plus douces, les espaces publics plus ombragés et plus poreux. La réduction des éclairages nocturnes permet aussi d’apprécier les étoiles (la trame noire).
 
Au delà des initiatives ponctuelles pour produire des énergies renouvelables, une centrale villageoise permet de mobiliser tout un village. Cela peut procurer une efficience énergétique accrue et des expériences de partage citoyen, de convivialité salutaire.
 
Utiliser le bâti pour l’implantation de panneaux photovoltaïques est la première priorité, même si cela n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre établis par l'Accord de Paris. Dans cette optique, des ombrières sur les parkings publics ou de grandes surfaces sont à promouvoir. Une politique d’ensemble doit encadrer la construction des parcs photovoltaïques dans les garrigues, en mesurant leur impact sur l’équation énergétique et aussi sur la nature.
 
Les PLU peuvent y contribuer en définissant sur une zone U ou AU, via des Orientation d’Aménagement et de Programmation (OAP), une exigence de réduction des consommations (25% par exemple par rapport à une moyenne) et/ou un pourcentage d’énergies renouvelables.

Une politique d’ensemble doit encadrer la construction des parcs photovoltaïques dans les garrigues, en mesurant leur impact sur l’équation énergétique et aussi sur la nature.
Les éoliennes,  de la même façon doivent faire l’objet, au départ d’une réflexion d’ensemble tenant compte de la proximité avec les habitants et des paysages afin de trouver les bons compromis.
 
La « cabanisation » des garrigues peut être maitrisée en agissant dès l’élaboration des documents d’urbanisme, en imposant des contraintes: 
-  identifier dans le rapport de présentation les qualités paysagères de ces espaces naturels et/ou agricoles. Renforcer le volet réglementaire des documents de planification en précisant le caractère de la zone, la valeur écologique, les atouts paysagers et les ambiances de ces espaces naturels qui sont à protéger. Faire respecter le volet réglementaire du document de planification.
- renforcer la sensibilisation, la formation des habitants et/ou des pétitionnaires sur les risques de banalisation des paysages due à la « cabanisation de la Garrigue » et de ses installations illégales. Cette sensibilisation peut se faire à l’échelle de plusieurs communes pour une approche collective. Ceci dans un dialogue, des échanges, et des choix partagés par les élus à l’échelle intercommunale. « Tout le monde travaille dans le même sens ».
 
La mobilité est liée à l’urbanisme et doit être incluse dès le début. SCoTs et PLUs doivent promouvoir les modes doux (pistes cyclables), parking pour covoiturage, etc. et éviter un étalement urbain.
 
Pistes d’avenir
 
Des discussions très riches et l’apport des compétences des représentants des PNR et des experts ont abouti à la formulation de trois pistes d’avenir:

• Le paysage étant l’affaire de tous, étant un "Capital " appartenant à tout le monde, pour développer un projet en commun associant toutes les parties prenantes, répondre, en 2018, à l’appel à projet lancé par le Ministère de la transition écologique et solidaire pour un Plan Paysage en l’appliquant à un espace de notre territoire à choisir (espace de préfiguration du PNR).
• Pour mieux maitriser la relation entre urbanisme et paysage, introduire le paysage comme un élément central d’un PLU en enrichissant le cahier des charges des appels d’offre pour un PLU sur ce point, en s’inspirant d’un modèle élaboré par la Région Ile de France.
• Pour contribuer à la transition énergétique, construire sur les parkings publics, des ombrières couvertes de panneaux photovoltaïques en offrant simultanément des prises de recharge pour les voitures électriques  dans le cadre d'un projet de paysage d'ensemble associant porosité des sols, gestion des eaux pluviales et plantations, et lancer un projet de centrale villageoise.
 

Deux annexes complètent ce compte rendu, l'une sur le rôle central du paysage et l'intérêt du Plan Paysage, l'autre sur la relation entre PNR et SCoT.

 

 
ANNEXE I
 
Paysage et Urbanisme, Plan Paysage
 
Le PAYSAGE : un CAPITAL économique, écologique et culturel qui évolue… un PROJET ?

Le Code de l’urbanisme, dans ses premières lignes, précise (art. L101-2) que l’action des collectivités publiques en matière d’urbanisme vise notamment une « utilisation économe [...] des milieux et paysages naturels », « la protection des milieux naturels et des paysages » et « la qualité urbaine, architecturale et paysagère, notamment des entrées de ville ».
Le paysage est ainsi mentionné dans 3 des 7 conditions fondatrices à l’action d’urbanisme. 

Gérer l’espace préserver les ressources naturelles et les paysages, conforter l’agriculture, lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, accueillir de nouveaux habitants, offrir un logement à tous, proposer des infrastructures et des équipements, créer un cadre de vie de qualité constituent des objectifs pour le projet d’urbanisme. Notre société prend conscience des limites d’un modèle de développement basé sur des modes de consommation et de production imaginés sans limite. Les enjeux d’un développement raisonné équilibré s’imposent.

Un nouveau règlement des PLUs vient de sortir, il s’applique immédiatement aux nouveaux PLU et peut s’appliquer à ceux en cours, s’ils le demandent.
Pour cela de nouvelles approches intercommunales en matière d’urbanisme et de paysage tels que le Plan Paysage et/ou le PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) sont pleinement d’actualités.
 
Le Plan Paysage, une démarche volontaire de projet autour d'un sujet qui peut "déborder" et regrouper.. (le patrimoine, le paysage, l’habitat,…) et qui peut être porté par un Parc en partenariat avec plusieurs communes. Il permet d’articuler les différentes échelles de l’aménagement. Il a plusieurs objectifs : urbanisme frugal, mixité sociale, multifonctionnalité et qualité des espaces urbains, renforcement des dynamiques agricoles, coupures vertes et continuités écologiques… il s’instaure un dialogue, des échanges, et des choix partagés par les acteurs du territoire élus, habitants…
 
ANNEXE II

Le partenariat entre PNR et SCoT, pour une intervention conjointe pour rendre l’urbanisme opérationnel
 
par Simon Paillet, architecte, PNR du Massif des Bauges

La plupart des PNR connaissent et/ou vont connaître des superpositions de périmètres avec un ou plusieurs SCOT. Dans ce partenariat, il faut trouver du « gagnant gagnant », par les services rendus dans divers domaines et par la confiance des communes concernées. Les PNR peuvent constituer un apport très intéressant pour les SCOT, dans leur mise en place, leur création, leur élaboration, puis leur mise en œuvre. Réciproquement ils peuvent bénéficier de leur « force de frappe » dans une collaboration de type « gagnant – gagnant » auprès des communes concernées ; Celles –ci apprécient d’ailleurs ces interventions conjointes complémentaires, lorsqu’elles matérialisent, dans un esprit de synthèse, la double influence urbain - rural  dans laquelle elles se trouvent de fait.

L’expérience des PNR montre que la confiance acquise, en particulier par ses équipes techniques notamment en matière d’urbanisme et de paysage, a permis de faire émerger puis développer des réflexions informelles, notamment des démarche prospectives dans l’esprit de PADD intercommunaux. De ces démarches volontaristes et participatives, diverses voies de « consolidation juridique » sont possibles par la suite notamment dans les documents de planification. Elles peuvent être l’amorce de déclinaisons communes du DOO (Document d’Orientation et d’Objectifs du SCoT, traduction concrète du PADD et lui confère une valeur prescriptive). et de la Charte, garantes de la bonne coordination des interventions  auprès des communes concernées et de leurs EPCI.

Le Plan Paysage en est un exemple concret. Un constat de départ: la difficulté de tenir une exigence paysagère en général sur des projets développés par des porteurs multiples, et sur lesquels on ne sait pas toujours qui fait quoi, notamment qui se soucie de la question du paysage, et qui a légitimité pour le faire et sur quelles bases?
Une réponse : construire un ensemble d’attitudes (méthode, gouvernance, réponse technique…) de réponses ou d’interventions, pour un projet d’aménagement ou d’urbanisme.
- Un regard nouveau porté sur l’urbanisme intercommunal, une réflexion qui se construit à toutes les échelles
- Un outil qui valorise la trame paysagère et spatialise les enjeux de préservation et de développement.
- Un document qui conjugue les objectifs de la Charte et du SCOT.
Atelier 1 : Agriculture, viticulture, alimentation, foret :
Quels enjeux sur notre territoire? Quels leviers d’action d’un PNR?
(Projet en cours)
 
La cinquantaine de participants à l’atelier agriculture, viticulture, alimentation, forêt ont travaillé en vue de structurer le constat de situation, ses enjeux, et ont cherché à  identifier quelques propositions pertinentes pour leur secteur qui pourraient bénéficier d’effets de levier par un PNR.  L’atelier a bénéficié de l’expertise de  Bernard Devic, vice-président agriculture à la Fédération Nationale des PNR, de Bertrand Folléa, paysagiste, urbaniste, de Nathalie Charles du PNR du Lubéron, et de l’animation de Valérie Pommet, Terres de Liens. B. Devic a souligné  en entrée que «  sans les agriculteurs, les PNR n’existeraient pas ».

Pérenniser l’activité agricole et accueillir de nouveaux entrants
Pour les participants, le sujet du foncier agricole leur a paru déterminant. Il faut pouvoir à la fois protéger le foncier agricole des pressions existantes (infrastructures, urbanisation, zones d’activité), par exemple en disposant d’ avis consultatif sur les documents d’urbanisme, et en sécuriser l’accès par des animations foncières. Ils sont conscients qu’il existe une spéculation qui détermine les mouvements fonciers.
Le sujet de l’eau est un facteur qui devient crucial, comme le montre le déficit pluviométrique que la région connait en 2017. Il faut anticiper le changement climatique qui impacte les ressources en eau pour l’agriculture et qui doit conduire à adapter les pratiques agricoles, les usages des ressources et des facteurs, les productions et pour lesquelles il y a nécessité de recherche-action et d’animation de projet.
Notre région connaît un couvert forestier et de garrigues important : il y a lieu de reconnaître la garrigue comme un patrimoine et une ressource économique. Là aussi il est nécessaire de pouvoir mener une recherche-action et de valorisation de produit.
Les participants affirment que l’agriculture du territoire est un levier économique et pour lequel des actions de structuration et de dynamique de filière doivent être menées. Ils soulignent la notion porteuse de label « Valeur Parc ».

Face à la pression territoriale, déployer  une identité rurale
Il a paru indispensable aux participants de créer une identité propre du territoire, une identité  rurale face au développement des agglomérations, compte tenu qu’à l’échelle du territoire, il y avait peu de dynamique structurante.  Des actions concrètes devaient être menées rapidement :
Les circuits-courts agricoles et alimentaires pouvaient s’appuyer sur le potentiel du marché urbain et périurbain,
Il fallait œuvrer pour consolider la mosaïque des cultures et particulièrement  intégrer la prédominance de la vigne en tant que patrimoine agricole,
Les modèles agro-écologiques que l’on pouvait dynamiser pouvaient intégrer une forte plus-value paysagère, et l’économie et la protection des ressources.
Ces thématiques pouvaient bénéficier d’actions transversales, d’outils de leviers financiers, de concertations entre acteurs, d’animation de projet, d’actions pédagogique et scolaire.
 
Gouvernance et dialogue
Les participants soulignent l’insuffisance des liens entre le producteur et le consommateur, ce qu’il faut donc renforcer. Ils exigent  aussi que les agriculteurs soient mieux représentés dans les différentes démarches de qualité et de promotion, et que l’on doive ainsi identifier des modalités appropriées par exemple via des commissions mixtes et des commissions agricoles.
 
Transversalité
L’atelier a souligné que la plupart des projets nécessitaient de pouvoir mettre en œuvre des transversalités entre secteurs ce qui nécessitait une ingénierie au service du territoire. C’est le cas par exemple d’un projet alimentaire territorial qui nécessite la participation des, producteurs, des transformateurs, des distributeurs, des consommateurs (du champ à l’assiette). Le label « Valeur Parc » est un outil qui peut servir à structurer cette transversalité, qui nécessite aussi de pouvoir disposer de méthodes de capitalisation  et d’appui à l’innovation.
 
Propositions
Affirmer l’identité agricole du territoire et dynamiser les filières en protégeant le foncier, en assurant le renouvellement des générations d’agriculteurs et l’installation de nouveaux actifs, en sécurisant un accès à l’eau et une gestion durable des ressources, et en structurant des filières pour alimenter le territoire et les pôles urbains limitrophes en produits agricoles de qualité. Pour cela :
1. Mettre en place une stratégie foncière sur l’ensemble du territoire
2. Maintenir une mosaïque des cultures, et affirmer l’identité rurale du territoire
3. Mettre en  place un plan alimentaire territorial en réunissant les acteurs : des champs, des ceintures maraichères à l’assiette